Memnon
by
Voltaire



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OEUVRES

DE

VOLTAIRE.

TOME XXXIII

DE L' IMPRIMERIE DE A. FIRMIN DIDOT,

RUE JACOB, N° 24.




OEUVRES

DE

VOLTAIRE

PRÉFACES, AVERTISSEMENTS, NOTES, ETC.

PAR M. BEUCHOT.

TOME XXXIII.

ROMANS. TOME I.

A PARIS,

CHEZ LEFÈVRE, LIBRAIRE,

RUE DE L'ÉPERON, K° 6. WERDET ET LEQUIEN FILS,

RUE DU BATTOIR, N° 2O.

MDCCCXXIX.









MEMNON,

ou

LA SAGESSE HUMAINE.

1750



Préface de l'Éditeur


Longchamp dit que _Memnon_ est de 1746; mais on a vu que c'était
d'abord sous ce titre qu'avait été imprimé _Zadig_; et il est à
croire que Longchamp, qui n'a rédigé ses _Mémoires_ que
long-temps après, aura confondu les deux ouvrages. Par la raison
même que Voltaire avait donné en 1747 un _Memnon_, il est à
présumer que ce n'est pas immédiatement après qu'il aura publié
un autre ouvrage sous le même titre. En admettant la nécessité
de l'intervalle entre deux ouvrages différents du même auteur,
mais ayant le même titre, cet intervalle ne peut s'étendre
au-delà de 1750, puisque c'est la date que porte le tome IX de
l'édition de Dresde des _Oeuvres de Voltaire_. C'est sous la
même date qu'a été publié le _Recueil de pièces en vers et en
prose, par l'auteur de la tragédie de Sémiramis_, 1750, in-12.
P. Clément, auteur des _Cinq Années littéraires_, dit dans sa
quarante-sixième lettre, datée du 13 janvier 1750, qu'il n'y a
pas quinze jours que le petit conte de _Memnon_ est échappé à son
auteur.



AVERTISSEMENT DE L'AUTEUR[1]

Nous tromper dans nos entreprises,
C'est à quoi nous sommes sujets;
Le matin je fais des projets,
Et le long du jour, des sottises.

Ces petits vers conviennent assez à un grand nombre de
raisonneurs; et c'est une chose assez plaisante de voir un grave
directeur d'âmes finir par un procès criminel, conjointement avec
un banqueroutier[2]. A ce propos, nous réimprimons ici ce petit
conte, qui est ailleurs; car il est bon qu'il soit partout.

[1] Voltaire, dans la quatrième partie de ses _Questions sur
l'Encyclopédie_, en 1771, avait un article : CONFIANCE EN
SOI-MÊME, qui n'était autre chose que le conte de Memnon,
précédé de quatre vers et de quelques lignes de prose, que les
éditeurs de Kehl ont intitulés: _Avertissement de l'auteur_.
B.

[2] Billard, et l'abbé Grizel, fameux directeur de consciences.
K. -- Sur ces deux personnages, voyez la note des Stances à
Saurin (dans les Poésies). B.




MEMNON,

ou

LA SAGESSE HUMAINE.



Memnon conçut un jour le projet insensé d'être parfaitement sage.
Il n'y a guère d'hommes à qui cette folie n'ait quelquefois passé
par la tête. Memnon se dit à lui-même: Pour être très sage, et
par conséquent très heureux, il n'y a qu'à être sans passions; et
rien n'est plus aisé, comme on sait. Premièrement je n'aimerai
jamais de femme; car, en voyant une beauté parfaite, je me dirai
à moi-même: Ces joues-là se rideront un jour; ces beaux yeux
seront bordés de rouge; cette gorge ronde deviendra plate et
pendante; cette belle tête deviendra chauve. Or je n'ai qu'à la
voir à présent des mêmes yeux dont je la verrai alors, et
assurément cette tête ne fera pas tourner la mienne.

En second lieu je serai toujours sobre; j'aurai beau être tenté
par la bonne chère, par des vins délicieux, par la séduction de
la société; je n'aurai qu'à me représenter les suites des excès,
une tête pesante, un estomac embarrassé, la perte de la raison,
de la santé, et du temps, je ne mangerai alors que pour le
besoin; ma santé sera toujours égale, mes idées toujours pures et
lumineuses. Tout cela est si facile, qu'il n'y a aucun mérite à
y parvenir.

Ensuite, disait Memnon, il faut penser un peu à ma fortune; mes
désirs sont modérés; mon bien est solidement placé sur le
receveur-général des finances de Ninive; j'ai de quoi vivre dans
l'indépendance: c'est là le plus grand des biens. Je ne serai
jamais dans la cruelle nécessité de faire ma cour: je n'envierai
personne, et personne ne m'enviera. Voilà qui est encore très
aisé. J'ai des amis, continuait-il, je les conserverai,
puisqu'ils n'auront rien à me disputer. Je n'aurai jamais
d'humeur avec eux, ni eux avec moi; cela est sans difficulté.

Ayant fait ainsi son petit plan de sagesse dans sa chambre,
Memnon mit la tête à la fenêtre. Il vit deux femmes qui se
promenaient sous des platanes auprès de sa maison. L'une était
vieille, et paraissait ne songer à rien; l'autre était jeune,
jolie, et semblait fort occupée. Elle soupirait, elle pleurait,
et n'en avait que plus de grâces. Notre sage fut touché, non pas
de la beauté de la dame (il était bien sûr de ne pas sentir une
telle faiblesse), mais de l'affliction où il la voyait. Il
descendit, il aborda la jeune Ninivienne dans le dessein de la
consoler avec sagesse. Cette belle personne lui conta, de l'air
le plus naïf et le plus touchant, tout le mal que lui fesait un
oncle qu'elle n'avait point; avec quels artifices il lui avait
enlevé un bien qu'elle n'avait jamais possédé, et tout ce qu'elle
avait à craindre de sa violence. Vous me paraissez un homme de
si bon conseil, lui dit-elle, que si vous aviez la condescendance
de venir jusque chez moi, et d'examiner mes affaires, je suis
sûre que vous me tireriez du cruel embarras où je suis. Memnon
n'hésita pas à la suivre, pour examiner sagement ses affaires, et
pour lui donner un bon conseil.

La dame affligée le mena dans une chambre parfumée, et le fit
asseoir avec elle poliment sur un large sofa, où ils se tenaient
tous deux les jambes croisées vis-à-vis l'un de l'autre. La dame
parla en baissant les yeux, dont il échappait quelquefois des
larmes, et qui en se relevant rencontraient toujours les regards
du sage Memnon. Ses discours étaient pleins d'un attendrissement
qui redoublait toutes les fois qu'ils se regardaient. Memnon
prenait ses affaires extrêmement à coeur, et se sentait de moment
en moment la plus grande envie d'obliger une personne si honnête
et si malheureuse. Ils cessèrent insensiblement, dans la chaleur
de la conversation, d'être vis-à-vis l'un de l'autre. Leurs
jambes ne furent plus croisées. Memnon la conseilla de si près,
et lui donna des avis si tendres, qu'ils ne pouvaient ni l'un ni
l'autre parler d'affaires, et qu'ils ne savaient plus où ils en
étaient.

Comme ils en étaient là, arrive l'oncle, ainsi qu'on peut bien le
penser: il était armé de la tête aux pieds; et la première chose
qu'il dit fut qu'il allait tuer, comme de raison, le sage Memnon
et sa nièce; la dernière qui lui échappa fut qu'il pouvait
pardonner pour beaucoup d'argent. Memnon fut obligé de donner
tout ce qu'il avait. On était heureux dans ce temps-là d'en être
quitte à si bon marché; l'Amérique n'était pas encore découverte,
et les dames affligées n'étaient pas à beaucoup près si
dangereuses qu'elles le sont aujourd'hui.

Memnon, honteux et désespéré, rentra chez lui: il y trouva un
billet qui l'invitait à dîner avec quelques uns de ses intimes
amis. Si je reste seul chez moi, dit-il, j'aurai l'esprit occupé
de ma triste aventure, je ne mangerai point; je tomberai malade;
il vaut mieux aller faire avec mes amis intimes un repas frugal.
J'oublierai, dans la douceur de leur société, la sottise que j'ai
faite ce matin. Il va au rendez-vous; on le trouve un peu
chagrin. On le fait boire pour dissiper sa tristesse. Un peu de
vin pris modérément est un remède pour l'âme et pour le corps.
C'est ainsi que pense le sage Memnon; et il s'enivre. On lui
propose de jouer après le repas. Un jeu réglé avec des amis est
un passe-temps honnête. Il joue; on lui gagne tout ce qu'il a
dans sa bourse, et quatre fois autant sur sa parole. Une dispute
s'élève sur le jeu, on s'échauffe: l'un de ses amis intimes lui
jette à la tête un cornet, et lui crève un oeil. On rapporte
chez lui le sage Memnon ivre, sans argent, et ayant un oeil de
moins.

Il cuve un peu son vin; et dès qu'il a la tête plus libre, il
envoie son valet chercher de l'argent chez le receveur-général
des finances de Ninive pour payer ses intimes amis: on lui dit
que son débiteur a fait le matin une banqueroute frauduleuse qui
met en alarme cent familles. Memnon, outré va à la cour avec un
emplâtre sur l'oeil et un placet à la main pour demander justice
au roi contre le banqueroutier. Il rencontre dans un salon
plusieurs dames qui portaient toutes d'un air aisé des cerceaux
de vingt-quatre pieds de circonférence. L'une d'elles, qui le
connaissait un peu, dit en le regardant de côté: Ah, l'horreur!
Une autre, qui le connaissait davantage, lui dit: Bonsoir,
monsieur Memnon; mais vraiment, monsieur Memnon, je suis fort
aise de vous voir; à propos, monsieur Memnon, pourquoi avez-vous
perdu un oeil? Et elle passa sans attendre sa réponse. Memnon se
cacha dans un coin, et attendit le moment où il pût se jeter aux
pieds du monarque. Ce moment arriva. Il baisa trois fois la
terre, et présenta son placet. Sa gracieuse majesté le reçut
très favorablement, et donna le mémoire à un de ses satrapes pour
lui en rendre compte. Le satrape tire Memnon à part, et lui dit
d'un air de hauteur, en ricanant amèrement: Je vous trouve un
plaisant borgne, de vous adresser au roi plutôt qu'à moi, et
encore plus plaisant d'oser demander justice contre un honnête
banqueroutier que j'honore de ma protection, et qui est le neveu
d'une femme de chambre de ma maîtresse. Abandonnez cette
affaire-là, mon ami, si vous voulez conserver l'oeil qui vous
reste.

Memnon, ayant ainsi renoncé le matin aux femmes, aux excès de
table, au jeu, à toute querelle, et surtout à la cour, avait été
avant la nuit trompé et volé par une belle dame, s'était enivré,
avait joué, avait eu une querelle, s'était fait crever un oeil,
et avait été à la cour, où l'on s'était moqué de lui.

Pétrifié d'étonnement et navré de douleur, il s'en retourne la
mort dans le coeur. Il veut rentrer chez lui; il y trouve des
huissiers qui démeublaient sa maison de la part de ses
créanciers. Il reste presque évanoui sous un platane; il y
rencontre la belle dame du matin, qui se promenait avec son cher
oncle, et qui éclata de rire en voyant Memnon avec son emplâtre.
La nuit vint; Memnon se coucha sur de la paille auprès des murs
de sa maison. La fièvre le saisit; il s'endormit dans l'accès,
et un esprit céleste lui apparut en songe.

Il était tout resplendissant de lumière. Il avait six belles
ailes, mais ni pieds, ni tête, ni queue, et ne ressemblait à
rien. Qui es-tu? lui dit Memnon. Ton bon génie, lui répondit
l'autre. Rends-moi donc mon oeil, ma santé, ma maison[3], mon
bien, ma sagesse, lui dit Memnon. Ensuite il lui conta comment
il avait perdu tout cela en un jour. Voilà des aventures qui ne
nous arrivent jamais dans le monde que nous habitons, dit
l'esprit. Et quel monde habitez-vous? dit l'homme affligé. Ma
patrie, répondit-il, est à cinq cents millions de lieues du
soleil, dans une petite étoile auprès de Sirius, que tu vois
d'ici. Le beau pays! dit Memnon: quoi! vous n'avez point chez
vous de coquines qui trompent un pauvre homme, point d'amis
intimes qui lui gagnent son argent et qui lui crèvent un oeil,
point de banqueroutiers, point de satrapes qui se moquent de vous
en vous refusant justice? Non, dit l'habitant de l'étoile, rien
de tout cela. Nous ne sommes jamais trompés par les femmes,
parceque nous n'en avons point; nous ne fesons point d'excès de
table, parceque nous ne mangeons point; nous n'avons point de
banqueroutiers, parcequ'il n'y a chez nous ni or ni argent; on ne
peut nous crever les yeux, parceque nous n'avons point de corps à
la façon des vôtres; et les satrapes ne nous font jamais
d'injustice, parce que dans notre petite étoile tout le monde est
égal.

[3] C'est d'après les éditions de 1750 que je rétablis ici les
mots _ma maison_. B.

Memnon lui dit alors: Monseigneur, sans femme et sans dîner, à
quoi passez-vous votre temps? A veiller, dit le génie, sur les
autres globes qui nous sont confiés: et je viens pour te
consoler. Hélas! reprit Memnon, que ne veniez-vous la nuit
passée pour m'empêcher de faire tant de folies? J'étais auprès
d'Assan, ton frère aîné, dit l'être céleste. Il est plus à
plaindre que toi. Sa gracieuse majesté le roi des Indes, à la
cour duquel il a l'honneur d'être, lui a fait crever les deux
yeux pour une petite indiscrétion, et il est actuellement dans un
cachot, les fers aux pieds et aux mains. C'est bien la peine,
dit Memnon, d'avoir un bon génie dans une famille, pour que de
deux frères, l'un soit borgne, l'autre aveugle, l'un couché sur
la paille, l'autre en prison. Ton sort changera, reprit l'animal
de l'étoile. Il est vrai que tu seras toujours borgne; mais, à
cela près, tu seras assez heureux, pourvu que tu ne fasses jamais
le sot projet d'être parfaitement sage. C'est donc une chose à
laquelle il est impossible de parvenir? s'écria Memnon en
soupirant. Aussi impossible, lui répliqua l'autre, que d'être
parfaitement habile, parfaitement fort, parfaitement puissant,
parfaitement heureux. Nous-mêmes, nous en sommes bien loin. Il
y a un globe où tout cela se trouve; mais dans les cent mille
millions de mondes qui sont dispersés dans l'étendue tout se suit
par degrés. On a moins de sagesse et de plaisir dans le second
que dans le premier, moins dans le troisième que dans le second,
ainsi du reste jusqu'au dernier, où tout le monde est
complètement fou. J'ai bien peur, dit Memnon, que notre petit
globe terraqué ne soit précisément les Petites-Maisons de
l'univers dont vous me faites l'honneur de me parler. Pas
tout-à-fait, dit l'esprit; mais il en approche: il faut que tout
soit en sa place. Eh mais! dit Memnon, certains poètes[4],
certains philosophes[5], ont donc grand tort de dire que tout est
bien? Ils ont grande raison, dit le philosophe de là-haut, en
considérant l'arrangement de l'univers entier. Ah! je ne croirai
cela, répliqua le pauvre Memnon, que quand je ne serai plus
borgne.

[4] Pope. B.

[5] Platon, Shafiesbury, Bolingbroke, Leibnitz. B.
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